Le temps de formation pour les membres de cette jeune compagnie était restreint, il fallait aller à l’essentiel. Là pour définir l’esprit qui doit les animer, st Vincent donne trois points facilement mémorisable mais qui donne du blé à moudre tant dans notre méditation que dans notre relation aux autres.
Le second point est des conditions ou des marques qui font voir si une Fille de la Charité a véritablement son esprit. Il y a trois marques. D’abord être vraiment charitable. Une fille charitable est celle qui aime Dieu, se plaît à parler de lui, fait tout ce qu’elle peut pour lui plaire et le contenter, souffre les peines qui lui arrivent pour son amour. Nos bonnes sœurs qui sont allées à Dieu, ah ! qu’elles faisaient bien paraître qu’elles avaient cet esprit !
La seconde marque est à l’égard du prochain. Elle se trouve dans la fille qui quitte ses satisfactions pour l’amour du prochain, laisse la compagnie ou les lieux où elle se plaît, quand on vient lui dire qu’un malade a besoin d’elle, ne fait point d’acception de personnes, ne préfère pas les propres aux mal faites.
La troisième marque est l’indifférence. Celle qui a l’esprit d’une vraie Fille de la Charité est disposée à aller en tous lieux, elle est prête à tout quitter pour le service du prochain. Si l’on aime Notre-Seigneur, on le trouve partout.
Voilà, mes chères sœurs, les trois marques de la charité : aimer Dieu et les pauvres, ne point faire d’acception de personnes et être indifférent en tous lieux.
IX, 603-604
- Fort intéressant, lorsqu’on veut parler de charité, d’entendre notre fondateur nous dire en tout premier : aimer Dieu !
- Où en suis-je de ma relation au Seigneur ?
- Comment je parle de cet amour autour de moi ?
- Le service au prochain
- Quels sont mes critères pour évaluer mes besoins personnels et le service à rendre à l’autre ?
- Suis-je prêts à opter pour quelqu’un de plus rustre ou délicat à servir plutôt que quelqu’un agréable de relation ?
- L’indifférence, non pas « je ne m’y intéresse pas » mais bien prêt à servir quelque soit les conditions. Cela demande une capacité de renoncement à la décision personnelle pour m’adapter à la réalité du moment…