Né au cœur du terroir rocailleux et vallonné du Lot (France) à Mongesty en 1802, Jean Gabriel grandit avec ses frères et sœurs au sein d’une famille chrétienne, vivant du travail difficile de la ferme. En 1816, il rejoint son oncle Jacques, directeur du petit Séminaire de Montauban. Un an plus tard, il affirme vouloir devenir missionnaire de l’Évangile. Il est ordonné prêtre en 1826 dans la Chapelle de la Rue du Bac où se trouvait alors le corps de Saint Vincent de Paul.
Il est envoyé d’abord comme enseignant au séminaire de Saint-Flour, car sa santé donnait des signes d’inquiétude pour aller en mission lointaine. Appelé ensuite à Paris pour seconder le directeur du Séminaire Interne (Noviciat), il est vite apprécié, et ses vertus ne font plus aucun doute. Lors de départs de missionnaires, il réitère sa demande d’être envoyé en mission malgré les objections de sa petite santé. Il a enfin une réponse positive en 1835 et part pour la Chine le 21 mars.
Cinq mois plus tard, il débarque à Macao et dès décembre, il se dirige vers Hankow et le Houpé. Il se donne, tout entier, à la Mission dans la région du Honan dès 1836. Durant trois ans, il évangélise, mais il est trahi et arrêté en septembre 1839. Il est emprisonné à Outchanfou, au lieu même où est passé le Bienheureux François Régis Clet, son aîné dans le martyre. Jean Gabriel est jugé et condamné à la strangulation. Lui qui avait écrit à l’âge de 18 ans : « Oh, quelle est belle cette croix plantée au milieu des terres infidèles et souvent arrosée du sang des apôtres de Jésus-Christ ! ».
Il meurt martyr le 11 septembre 1840 « suspendu, semblant à genoux sur une croix ». La reconnaissance de ses vertus et de ses mérites entraîne, le 10 novembre 1889, sa béatification. Il sera canonisé le 11 septembre 2010.