Nous arrivons vers la fin de notre temps d’attente, notre temps de préparation, de mise en attitude d’accueillir Celui-qui-vient.
Une double homélie aujourd’hui. Cette première en audio=>
Elle évoque entre autre le temps fort vécu avec les enfants et collégiens autour du mystère de Noël
et l’homélie entendue ce matin au Berceau, qui est fort intéressante en prenant le temps de nous faire visiter entre autre l’intérêt de notre prénom. Merci à Alain S :
Nous voici au dernier dimanche
de l’Avent. Dans moins d’une semaine, nous fêterons la nativité de Jésus-Christ.
Pendant trois semaines, nous avons suivi la figure de Saint Jean le Baptiste qui nous a annoncé qui est celui qui doit venir et comment nous devons nous préparer à sa venue.
Aujourd’hui, la parole de Dieu nous présente les deux personnes qui vont accueillir dans leur foyer le Fils de Dieu : Marie et Joseph.
Peut-être avez-vous déjà installé dans votre maison la crèche de Noël ou allez-vous le faire dans les prochains jours. Vous allez placer les santons représentant Marie et Joseph, près de la mangeoire garnie de paille et prête à recevoir l’enfant Dieu.
Y mettrez-vous le même soin que celui de futurs parents à aménager la chambre de leur nouveau-né ?
Il est un autre plaisir très intime que partagent les futurs père et mère avant la naissance : celui du choix du prénom du bébé à venir. Celles et ceux parmi vous qui n’ont pas eu la joie de vivre ce moment peuvent imaginer, j’en suis sûr, celle de leurs propres parents.
Son choix varie selon le temps, l’origine, la culture.
Certains vont donner à leurs enfants le prénom d’un aïeul.
D’autres choisiront en fonction de l’origine et du sens étymologique.
Le prénom porté par un saint ou une sainte pourra guider les parents chrétiens qui désirent que leurs enfants vivent à l’exemple de leur saint patron.
Certains parents seront influencés par la dernière série télévisée à la mode ou le prénom d’une vedette du monde sportif ou du monde des peoples.
Le choix du prénom est d’une importance capitale car celui qui le porte le portera toute sa vie. C’est par notre nom que Dieu nous connait. Lors d’un baptême, la première question posée aux parents qui présentent leur enfant à l’église est : « Quel est le prénom que vous avez choisi pour votre enfant ?».
Souvent dans l’Ancien Testament, le nom indique ce qu’est et ce que doit faire un homme dans le dessein de Dieu. C’est à la fois un résumé de la personne et un programme de vie.
L’enfant qui est né la nuit de Noël, il y a plus de 2000 ans, dans une étable à Bethléem, portait et continue de porter un nom. Il en porte d’ailleurs plus d’un.
Dans la bible, ancien et nouveau testament, on peut relever 101 noms ou titres donnés à Jésus. Certains donnés par des anges, par des prophètes, par des disciples ou par lui-même. Cela va de l’Alpha et l’Oméga au Fils de l’homme, en passant par le Chemin, la Vérité et la Vie.
Regardons de plus près 2 des noms cités aujourd’hui dans la parole de Dieu qui nous est offerte pour nous préparer à Noël : Jésus et Emmanuel.
Ces noms donnés à l’enfant attendu par Marie et Joseph sont chargés de signification.
Jésus : Jésus signifie « le Seigneur sauve ». Il est celui qui libère son peuple de ses péchés.
Cette libération est d’ordre moral et spirituel. Toute libération qui se réclame du Christ doit promouvoir cette restauration du rapport entre l’homme et Dieu.
Cette libération est universelle. Elle s’adresse non seulement au peuple de l’ancienne alliance, mais à tous ceux et celles qui par la foi, deviendront enfants d’Abraham.
Cette libération bien qu’universelle est également individuelle. Le salut est proposé, non imposé.
Nous devons souvent être libérés de notre propre personne, de notre égoïsme.
Nous sommes aussi appelés à devenir acteurs du Salut de Dieu en libérant les chaînes d’injustice et de pauvreté qui entravent nos frères et sœurs.
Le titre d’Emmanuel vient compléter ce portrait théologique du Fils de Marie. Bien que nous ne le trouvions que dans le livre du prophète Isaïe et dans l’évangile de Matthieu que nous avons reçus aujourd’hui, il constitue, lui aussi, un programme, une mission.
Emmanuel : « Dieu avec nous ».
Nombreuses sont les personnes qui imaginent un Dieu éloigné de nous, voire absent.
Dans l’ancienne Alliance, Dieu était présent essentiellement dans l’Arche conservée dans le temple de Jérusalem. Dieu était inaccessible au commun des mortels.
Par son incarnation, et porté par la vierge Marie, Dieu s’est fait homme au milieu des hommes. Dieu est donc avec nous.
Pendant les deux guerres mondiales, les soldats allemands portaient sur leur casque ou leur ceinturon la devise « Gott mit uns », « Dieu avec nous ». Or Dieu n’était pas moins ni plus présent avec les combattants allemands qu’avec les soldats alliés. En témoigne la trêve de Noël 1914, dans les tranchées, entre soldats français et allemands engagés sur le front.
Cet après-midi, Dieu ne portera pas non plus un maillot de foot français ou argentin.
Emmanuel, « Dieu avec nous ». Ce nous, c’est l’ensemble de l’humanité dont chacun et chacune fait partie.
Avons-nous pleinement conscience de la présence de Dieu avec nous ?
Il est avec nous dans les personnes qui vivent chacune des béatitudes.
Il est avec nous dans les pauvres qu’il nous appelle à servir.
Il est avec nous dans ce pain et ce vin dont il a fait son corps et son sang et auquel nous allons communier.
Il est avec nous quand deux ou trois personnes sont réunies en son nom. Ce nom qui comme nous le rappelle St Paul est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers.
Comme il nous l’a promis, il est avec nous aujourd’hui et jusqu’à la fin des temps.
Emmanuel « Dieu avec nous ». Jésus « Le Seigneur sauve ». Amen
