Marguerite Rutan ; 10 ans de vie bienheureuse.
Le 19 juin 2011 était béatifiée par le Cardinal Amato, dans les arènes de Dax, Soeur Marguerite Rutan, Fille de la Charité du 18° siècle. Figure emblématique locale qui fut guillotinée pour avoir été trop zélée au service de tous, quelqu’en soient les risques !
C’est Monseigneur Nicolas Souchu, évêque du lieu qui a suscité cette initiative de fêter cet anniversaire. Nous nous sommes retrouvés une quarantaine de participants pour partir en pèlerinage sur les pas de sœur Marguerite. Elle était dans cette communauté depuis une douzaine d’année. Son père était simple tailleur de pierres en début de carrière (!) mais il su mettre différentes cordes à son arc et fini par devenir ce que nous pourrions appeler aujourd’hui maître d’œuvre. Il forma sa fille à ces connaissances de bâtisseur et de bon gestionnaire. Elle sut mettre ce savoir au service des plus pauvres, particulièrement à Dax où elle ouvrit le chantier d’un nouvel hôpital et la réalisation de la chapelle. C’est de là qu’a commencé notre pèlerinage.
Le père Frédéric Pellefigue, cm, déroule paisiblement l’histoire tragique de cette femme « toute donnée aux pauvres pour le service du Christ ». Après une présentation générale de sa vie, nous nous dirigeons vers l’actuel musé Borda qui était à l’époque le monastère des Carmes, est transformé en prison. C’est là que Marguerite fut emprisonnée. Elle était infirmière et directrice de l’hôpital, En ces temps de pandémie du covid, on a voulu mettre à l’honneur cette dimension de l’actualité de notre bienheureuse : savoir continuer la mission dans des moments forts difficiles. Arrivés devant cet ancien monastère nous écoutons plusieurs témoignages du personnel de santé, pour savoir comment ils ont vécu cette période si particulière. Occasion de redire combien ces professionnels ont eu des conditions de travail fort difficiles ainsi que les bénévoles d’aumônerie pour qui, il était quasi impossible de vivre un véritable chemin de vie, avec leurs malades.
Nous parvenons enfin jusqu’à l’Adour, pour nous retrouver à côté du « Splendid », lieu où était installée la guillotine. C’est là que Marguerite est exécutée le lendemain même de sa condamnation. Comme toujours, une mascarade de jugement est mue par la haine de la religion par les participants de la Révolution, utilisant des témoignages très douteux. Là, devant l’impensable : tur une femme qui a donné toute sa vie pour soigner des corps meurtris par la maladie ou la guerre, qui a sauvé des vies sans compter ses peines, cela par amour du Christ, notre démarche de pèlerin devient prière ! Nous nous adressons directement à Dieu pour confier les personnes que nous connaissons et qui vivent des moments difficiles dans leur vie.
Après ce temps de prière et de paix, nous rejoignons la cathédrale pour chanter les vêpres et bénir une série d’aquarelles retraçant la vie de notre bienheureuse. Enfin, pour rendre gloire à Dieu, nous célébrons la messe, lieu où le Christ donne sa vie par amour pour nous.
Que le Seigneur, par l’intercession de la Bienheureuse Marguerite Rutan, continue à nous soutenir, malgré toutes les adversités, à construire son Royaume en témoignant qu’il est notre Sauveur.
Vincent Goguey cm.