Ce dimanche matin notre chapelle chère à notre cœur était bien remplie dans le respect des règles de distanciation. Un double évènement en ce jour, celui du baptême d’Aniwa une adolescente du collège et le départ de la communauté de nos sœurs.
En fait, ce départ sera réel dans quelques semaines et de manière échelonnée, mais tout de même d’ici le 25 mars nos quatre sœurs auront rejoint leur nouvelle communauté, date à laquelle toutes les filles de la charité renouvellent leurs vœux annuels d’engagement à suivre le Christ dans le service des pauvres.
La plus ancienne, présente en ce lieu est sans conteste, sœur Geneviève sur place depuis plus de 40 ans ; infirmière elle a eu largement le temps de sillonner les villages autour de st Vincent de Paul pour dispenser les soins nécessaires à ceux qui étaient dans le besoin, puis ensuite au service des pensionnaires de la maison de retraite ici, sur place.
Si les trois autres sœurs, Jeanne-Marie ; Jacqueline et Bernadette sont là depuis moins longtemps, grâce à leur charisme propre, elles ont eu le temps de se faire apprécier et sont source de joie dans leur manière de se donner encore pleinement, bien que l’âge de la retraite ait sonné depuis fort longtemps.
Pensez dont, sœur Bernadette, la doyenne vient de fêter ses 29 ans (délicatesse oblige !). Elle est sans cesse à trottiner soit dans le jardin où elle peut se remémorer toutes ses connaissances de fille de paysans et prodiguer tout un savoir-faire à quelques lazaristes en formation de jardinage, soit vers la sacristie où elle remmène du jardin un bouquet de fleurs ou un branchage en guise d’ornementation.
Sœur Jacqueline est l’âme sociale ; elle vit à fleur de peau, elle ronge son frein de ne pouvoir aller jusqu’à l’EHPAD pour se rendre présente auprès des pensionnaires pour cause de COVID mais trouve toujours quelque chose à faire pour garder un lien avec les migrants, là où elle peut encore s’investir lorsque c’est possible.
Sœur Jeanne-Marie, sœur servante de la communauté, tente de son mieux de gérer cette petite communauté marquée par le grand âge mais toujours ardente dans son zèle de charité. Il y a bien des choses à penser au moment où l’on envisage une fermeture, bien que momentanée, de la communauté, présente depuis plus d’un siècle.
Oui momentanée, car si nos quatre sœurs nous quittent, c’est avec la perspective que d’autres filles de la charité viennent faire communauté et prendre la relève d’ici quelques mois. Elle aura la particularité d’être internationale pour tenter de répondre au mieux à la diversité du public qui vient visiter ce lieu emblématique pour tout vincentien.
La joie d’avoir vécu le baptême d’Aniwa est un beau signe d’espérance : nous avons célébré la vie sous toutes ses formes. Action de grâce pour tout le vécu de nos sœurs, action de grâce pour cette jeune baptisée qui a tout son avenir à construire.
Oui, le départ des sœurs est une page qui se tourne, peut être un chapitre qui se clôt mais le livre est loin d’être terminé, il y a encore bien des pages blanches à remplir pour continuer à vivre et diffuser l’esprit de notre fondateur : Vincent de Paul.
Vincent Goguey CM